Lorsqu’il a annoncé vouloir supprimer le passe sanitaire, Eric Zemmour a suscité un grand enthousiasme dans une partie du peuple de droite, qui était suspendu à ses lèvres, tant il avait fait preuve de discrétion sur le sujet jusque là. Or, une analyse des réseaux qui l’ont promu et l’entourent, qui pourrait être encore approfondie et complétée, notamment par celle de ses grands donateurs, montre que l’opération Zemmour 2022 est en tous points comparables à l’opération Macron 2017.

Mais pour revenir à des choses plus proches du quotidien que les réseaux de pouvoir parfois complexes, un élément en particulier dans le programme d’Eric Zemmour devrait attirer l’attention des Français, au moins de ceux qui combattent le projet mondialiste de Grande Réinitialisation, dont la dictature sanitaire n’est que la partie émergée. Elle se trouve dans le volet sur le modèle social: il s’agit de la volonté de créer une carte vitale biométrique à empreintes digitales et un registre unique par bénéficiaire de l’ensemble des allocations perçues.

« En quoi est-ce un problème? » se diront certains. Tout simplement parce qu’il faut voir au-delà de la situation actuelle.

En effet, le but de l’oligarchie est de mettre en place un système de surveillance généralisée de la population reposant sur les outils numériques, dans lequel chaque citoyen aura une identité numérique. Cette évolution, présentée comme inévitable dans « COVID19: The Great Reset » de Klaus Schwab et Thierry Malleret, ne se mettra pas en place du jour au lendemain car cela serait inacceptable. C’est pourquoi le pouvoir doit pratiquer le curiaçage de la population afin de l’habituder progressivement à badger un peu partout, à utiliser des données biométriques et à voir différents aspects de sa vie controlés et mesurés. Ainsi, les initiatives fleurissent de toutes parts.

Apple permet depuis quelques semaines d’enregistrer son permis de conduire et sa carte d’identité dans son Wallet, c’est-à-dire dans son portefeuille numérique utilisable avec un iPhone ou une montre Apple Watch. Cette fonctionnalité, couplée au Face ID et Touch ID (reconnaissances faciale et d’empreintes digitales), n’est pour le moment utilisable que dans l’état de l’Arizona, pour franchir les contrôles de sécurité à l’aéroport mais d’autres sont déjà annoncés. L’utilisation se fait sur la base du volontariat mais elle est bien évidemment présentée comme simple et sécurisée pour la rendre attractive. Notons que l’Arizona est un état républicain, les états républicains ayant souvent été présentés comme des modèles de lutte contre le covidisme. Comme quoi, la lutte contre la Grande Réinitialisation va bien au-delà des mesures covidistes du moment.

Dans un registre connexe, des cartes bancaires commencent à voir le jour avec des fonctionnalités pour calculer l’empreinte carbonne de vos achats et vous inciter à la réduire. C’est le cas de Doconomy. Lauréate du prix Netexplo (réseau qui organise notamment des assises de la « data transformation » avec le Ministère de l’économie, HEC et le cabinet de conseil Boston Consulting Group) et partenaire de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, cette jeune entreprise suédoise a trouvé des soutiens importants comme Mastercard ou des banques. Sa carte, dans sa version premium, peut même bloquer vos achats si vous avez atteint un certain seuil de carbone. Tout cela repose sur le volontariat, se veut simple et sécurisé, ce que ne l’empêche pas d’avoir un avant-goût de passe climatique, ou passe carbone, qui va progressivement devenir obligatoire. La vignette Crit’Air est en d’ailleurs une des premières briques.

Notre très chère Union Européenne (dans tous les sens du terme car, ne l’oublions pas, « l’Europe c’est paie« ), n’est pas en reste, comme nous l’explique Ursual Van der Leyen, présidente de la Commission Européenne, dans ce petit clip promotionnel pour une identité numérique européenne sécurisée, que vous pourrez (puis devrez, ne rêvez pas) utiliser partout, pour plus de simplicité et de sécurité, bien évidemment. Merci l’Europe!

Ce projet européiste est à rapprocher du Digital ID Wallet de Thalès. Thalès, associée à Atos sur les questions du big data et de l’intelligence artificielle dans la sécurité et la défense. Atos, dont le PDG était Thierry Breton jusqu’en 2019. Thierry Breton, désormais Commissaire Européen au marché intérieur, chargé notamment du numérique. La boucle est donc bouclée et encore une fois, merci l’Europe!

D’autres projets, plus coercitifs sont déjà annoncés, notamment en France, comme cela est décrit dans un rapport du Sénat sur l’utilisation des outils numériques pour prévenir et gérer les crises sanitaires, publié en juin 2021. Il évoque notamment l’utilisation de bracelets électroniques ou la suspension du titre de transports et de l’accès aux comptes bancaires en cas d’infraction aux mesures de confinement. Avec une rhétorique très orwellienne, les rapporteurs déclarent: « Nous ne proposons pas de limiter les libertés, nous cherchons un moyen de les retrouver ». Bref, la liberté c’est l’esclavage!

GAFAM, banques, géants du numérique, de la sécurité et de la défense, institutions nationales, européennes et mondiales, le tout sur fond de collusion entre le publique et le privé, la marche forcée vers la mise en place d’une identité numérique unique pour chaque individu et la surveillance généralisée est bien engagée.

Dès lors, la carte vitale biométrique à empreintes digitales et le registre unique de prestations sociales ne peuvent être perçus autrement que comme des briques d’un crédit social à la chinoise voulu par la caste mondialisée. La réalisation de ce projet, qui progresse à grands pas sous l’action de Macron et sa clique de Young Leaders, aboutirait à contrôler nos mouvements, nos activités et même nos pensées. Un véritable changement de civilisation, dans lequel, au nom de la sécurité, nous n’aurions plus de liberté.

Eric Zemmour, qui se présente comme le défenseur de l’identité française, voire même de la civilisation européenne, et se réclame du gaullisme, se retrouve alors à faire avancer l’identité numérique, clé de voute d’un changement de civilisation.

Nous sommes au final bien loin du Général de Gaulle qui, dans son discours d’Oxford du 25 novembre 1941, déclarait: « A la base de notre civilisation, il y a la liberté de chacun dans sa pensée, ses croyances, ses opinions, son travail, ses loisirs. »