Dans cette deuxième partie, intéressons-nous à la maison mère, Transparency International, à sa création, son financement et sa méthode. Au programme: Banque Mondiale, Union Européenne et George Soros.

La création

Transparency International est une organisation non gouvernementale créée en 1993, dont le siège se situe… à Berlin! Décidément, avec La République En Marche, tous les chemins semblent mener à la capitale allemande. Son fondateur, Peter Eigen était directeur régional de la Banque Mondiale. Un article du Monde Diplomatique de septembre 2019 nous apprend qu’il était particulièrement bien entouré puisqu’il avait à ses côtés Michael J. Hershman, ancien membre des services de renseignement de l’armée américaine, Frank Vogl, conseiller en communication pour le monde de la finance également passé par la Banque mondiale, et George Moody Stuart, qui avait fait fortune dans l’industrie du sucre.

L’organisation, qui compte plus de 100 sections à travers le monde, est animée par un objectif respectable en soi : celui d’« un monde dans lequel les États, les entreprises, la société civile et les individus dans leur quotidien seraient épargnés par la corruption sous toutes ses formes ». Cela ne l’empêche pas de faire l’objet de certaines critiques sur son financement et sa méthode, comme nous allons le voir tout de suite.

Le financement

Dans le Figaro, en décembre 2012 , Bernard Carayon, maire dans le Tarn et ancien député, affirmait que l’existence de Transparency International devait beaucoup « à des fondations (Bill Gates et Soros) et des multinationales anglo-saxonnes (BP, Shell, General Electric, Procter & Gamble), des institutions gouvernementales (l’Agence américaine pour le développement international – Usaid) et internationales, comme la Banque mondiale » (retour à la case départ).

En 2015, l’organisation a perçu 3 millions de dollars de Siemens, condamnée quelques années plus tôt pour corruption de hauts fonctionnaires. La même année, elle percevait près de 4 millions d’euros de subventions de l’Union Européenne ! La France étant contributeur net au budget de l’UE, il s’agit en réalité en partie d’argent français.

La méthode

L’organisation classe les pays selon un Indice de Perception de la Corruption (IPC) qui fait débat puisqu’il agrège les analyses de structures privées ou d’autres ONG telles que la Freedom House, organisation américaine dont le conseil d’administration a accueilli notamment Samuel Huntington, auteur du célèbre « Choc des civilisations », Donald Rumsfeld, néoconservateur américain et monsieur guerre en Afghanistan suite aux attentats du 11 septembre 2001, ou encore Paul Wolfowitz, néoconservateur américain et président de la Banque mondiale (encore elle) de 2005 à 2007, qu’il a quittée pour une affaire de népotisme.

L’IPC n’intègre pas les affaires de corruption touchant les entreprises. Ainsi, les Etats-Unis et le Royaume-Uni n’ont pas été impactés par l’effondrement de Lehmann Brothers ou l’affaire du Libor.

Cet indice est pourtant utilisé par Transparency International pour… proposer ses services payants afin d’aider les pays mauvais élèves à revoir leur copie!