Remarque préliminaire: je souhaite démarrer ce blog en partageant un texte rédigé environ 10 jours après le premier discours d’Emmanuel Macron sur la crise du coronavirus, le 12 mars 2020. Il s’agit d’un article que j’avais proposé à un blog mais qui avait été refusé car, à juste titre, il ne s’agissait pas d’actualité locale mais d’un sujet national. Il était donc resté au stade d’échanges privés par e-mail ou messagerie. Je le partage donc aujourd’hui dans une série de trois articles. Je n’y ai apporté que des corrections mineures sur la base de remarques pertinentes qui m’avaient été faites à l’époque, en veillant à n’introduire aucun anachronisme.

Dans ce dernier article de la série, voyons ensemble quelles peuvent être les conséquences de la politique menée en France dans différents domaines.

Le risque sanitaire

Le virus tue actuellement plusieurs centaines de personnes par jour. Si médias et politiques bâtissent leur communication de la terreur sur l’émotion que suscitent légitimement des décès de personnes jeunes et en bonne santé, les chiffres italiens montrent le vrai visage du COVID-19. Sur les 2003 décès enregistrés en Italie au 17 mars 2020, l’âge médian est de 80 ans et plus 99% avaient au moins une pathologie préexistante. Les décès commencent à s’accumuler dans les EHPAD, comme le reste, n’ont fait l’objet d’aucune mesure préventive particulière alors que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables aux pneumopathies. Une hécatombe est à redouter chez les plus de 70 ans.

A cela, il faudra ajouter les autres victimes directes, plus jeunes, mais aussi probablement des dommages « collatéraux ». Comment les Français vont-ils supporter quatre, cinq, six semaines de confinement ? Quid des dépressifs et des personnes les plus isolées ? Doit-on craindre une augmentation des suicides ? Quid des violences conjugales et des maltraitances sur les enfants ? La Chine a été confrontée à une augmentation des divorces à la fin du confinement. La même chose est à craindre en France et ce ne sera pas sans conséquences avec une augmentation des familles monoparentales et donc bien souvent de la précarité.

Les ordonnances Macron permettront à l’employeur de disposer d’une partie des congés de son personnel. Dans quel état physique et psychologique seront les individus après un long confinement suivi, par exemple, de deux mois et demi sans vacances ?

Le jackpot pour l’industrie pharmaceutique

Dans son discours du 12 mars 2020, Macron a évoqué la possibilité d’un vaccin, ce qui prendrait des mois à mettre au point sans pour autant permettre de le tester correctement pour en connaître les effets secondaires. C’est d’autant plus incompréhensible que le Professeur Raoult propose un protocole à la chloroquine, molécule bien connue et bon marché.

Mais le professeur marseillais ne semble pas en odeur de sainteté parmi les spécialistes proches du pouvoir et qui sont omniprésents sur les plateaux de télévision. Nous retrouvons parmi eux Karine Lacombe, en conflit d’intérêts avec notamment le laboratoire AbbVie qui commercialise le Kaletra, inclus dans l’étude Discovery. Gilbert Deray présente également plusieurs conflits d’intérêts, dont un avec Gilead, qui commercialise le Remdesivir, également inclus dans l’étude Discovery. Aucun ne juge utile de préciser ses conflits d’intérêts lorsqu’il passe dans les médias, pas plus que les journalistes ne leur posent la question alors que la loi les y oblige (article L4113-13 du code de la santé publique). Cela ne va pas arranger la défiance déjà énorme envers le pouvoir, les médias et l’industrie pharmaceutique.

On devine que les enjeux financiers autour du coronavirus COVID-19 sont énormes et qu’une molécule hors brevet permettant de sauver rapidement des vies est évidemment beaucoup moins intéressante pour certaines personnes qu’un vaccin mal testé qui arrivera dans plusieurs mois ou un autre traitement sous brevet.

Le basculement vers une société toujours plus orwellienne

La police utilise d’ores et déjà des drones pour rappeler à l’ordre des personnes qui ne respectent pas les règles de confinement. La Commission Européenne a donné l’autorisation aux opérateurs téléphoniques de transmettre des données de géolocalisation pour repérer les contrevenants.

Cette utilisation de la technologie pour savoir à chaque instant où sont les Français et les rappeler à l’ordre rappelle le « télécran » dans 1984 de George Orwell. Dans ce livre, la délation est commune, encouragée et récompensée, les enfants allant jusqu’à dénoncer leurs parents. Rassurons-nous, chez nous, elle ne semble pratiquée qu’entre voisins pour le moment.

Le déclin de l’Union Européenne

L’Union Européenne montre actuellement ses limites à qui veut bien les voir.

Par fanatisme européiste, Macron a refusé de contrôler les frontières, expliquant que le virus n’avait « pas de passeport ». Il a ensuite à moitié retourné sa veste et appelé à un contrôle aux frontières mais seulement les frontières extérieures de l’espace Schengen ! Comme si il y avait une différence entre un porteur du virus venant de Schengen ou de l’extérieur !

L’Italie appelle au secours ses partenaires européens et reçoit l’aide de la Russie pendant que l’Union Européenne préfère débloquer 250 millions d’euros pour la Tunisie. La Chine envoie des tests à l’Espagne et la République Tchèque se sert au passage. Le mythe de la solidarité européenne s’effondre.

L’imposture de l’Union Européenne, le frein qu’elle constitue lorsqu’il faut agir vite (et même agir tout court), va devenir évidente pour de plus en plus de Français. Idem pour les conséquences de l’austérité permanente qu’elle nous impose, détruisant nos hôpitaux, nos services de police, notre armée, notre industrie, …

L’édifice se craquelle mais va-t-il s’effondrer ? L’ennemi est puissant, il a peut-être plusieurs coups d’avance pour tirer son épingle du jeu. Et nul doute que les européistes, enfermés dans leur idéologie, feront tout pour le maintenir debout. Ils n’hésiteront pas à mettre leur créature sous respirateur artificiel alors que la France ne semble plus en mesure de le faire pour tous ses citoyens.

La révolution numérique du travail

Une analyse plus spéculative peut laisser penser que le télétravail, et les outils numériques en général, pourraient profiter de cette crise pour bouleverser bien des secteurs. De nombreuses activités tertiaires y ont massivement recours, des professeurs dispensent des cours en ligne, la téléconsultation médicale est mise en avant. Mais qu’en sera-t-il après l’épidémie ?

Celle-ci pourrait être l’occasion d’ancrer durablement certaines pratiques dans notre quotidien. La téléconsultation, souvent évoquée et toujours rejetée, pourrait devenir une norme dans les déserts médicaux, tout comme les cours en ligne. Et une fois que l’instituteur ou le médecin est passé derrière l’écran, il peut être n’importe où : de l’autre côté de la rue, à l’autre bout de la France ou à l’étranger, dans un pays à bas coût. Le ver serait alors dans le fruit du secteur public, qui prendrait alors le même chemin que le secteur privé : celui de la mondialisation, avec ses corollaires que sont la sous-traitance et la délocalisation.

Cela détruirait également du lien social. Les individus, ainsi isolés, seraient probablement moins à même de s’organiser pour résister.

Le risque économique et social

C’est peut-être le point le plus important, là où sont les vrais enjeux de toute stratégie du choc. « Beaucoup de certitudes, de convictions seront balayées » a dit Macron. Et pour une fois il n’a pas menti : notre modèle économique et social est bien attaqué frontalement.

S’il est important pour un Etat de soutenir les entreprises, notamment les plus fragiles, on peut s’interroger sur la nécessité des mesures qui visent les salariés, notamment pour des raisons sanitaires évoquées précédemment (usure physique et psychologique). Modification des règles d’acquisition des congés, possibilité pour l’employeur d’imposer congés, RTT et jours accumulés sur le compte épargne temps, de les modifier avec un délai raccourci, dérogations aux règles du temps de travail qui peut aller jusqu’à 60h, du repos hebdomadaire, du repos dominical, du travail de nuit, autant de mesures antisociales provisoires… mais « en même temps » sans limitation de durée inscrite dans la loi !

Ces mesures vont impacter en priorité les employés et les ouvriers, creusant ainsi l’écart avec les cadres qui peuvent aménager leur emploi du temps et pratiquer le télétravail. La société française risque de se fracturer davantage.

Elles ont pour but de soutenir l’activité mais une activité probablement sans travailleurs dans un pays appauvri puisque des prévisions annoncent déjà une hausse durable du chômage et que les salariés au chômage partiel, dont l’utilisation sera simplifiée, perdront bien 16% de salaire contrairement à ce que certaines annonces en trompe l’œil pouvaient laisser croire. Après un an et demi de contestation sociale parfois très dure, cela est à peine croyable.

Au final, la colère monte de partout : du peuple, des médecins, du personnel hospitalier, sur internet, sur les plateaux de télévision. Elle vise les responsables politiques, les journalistes, les experts, un médecin laissant même échapper un « il faut le taper » à propos du secrétaire d’Etat Nunez ! Une impression de chaos et de fin de règne semble s’installer.

Toutefois, la vraie contestation, dans le monde réel, telle que décrite par  Naomi Klein, pourrait arriver à retardement, après le confinement, lorsque les effets de la loi d’urgence et des ordonnances se feront sentir, et que les Français auront compté leurs morts. Selon l’état dans lequel sera le pays, il est à craindre qu’elle soit très dure. Tout comme le sera alors la répression.

Conclusion

L’épidémie de coronavirus COVID-19 est donc un prétexte tout trouvé pour permettre à Macron et sa clique de poursuivre leur œuvre de destruction de la France, en achevant le code du travail, dans pays incapable de réagir. La stratégie du choc est bien à l’œuvre.

Toutes ces mesures sont temporaires et pour notre plus grand bien, mais qu’en sera-t-il après l’épidémie ? Les Français se seront habitués à travailler plus pour gagner moins, à être surveillés en permanence, à travailleur seuls dans leur salon, prenant des cafés virtuels via la dernière application de conf call à la mode. Reviendra-t-on alors au point de départ ? L’ennemi étant invisible, comment savoir s’il a disparu et si tout peut redevenir normal ?

Ce micro-organisme, invisible à l’œil nu, aura réussi en quelques semaines à nous faire basculer dans un autre monde et à révéler à ceux qui ne voulaient pas les voir, les failles béantes et les conséquences tragiques du modèle économique mondialisé, basé sur le libre-échange total, promu par l’Union Européenne.

Dans ce tableau très pessimiste, des changements profonds peuvent être porteurs d’espoir. En effet, les effets néfastes l’UE, véritable courroie de transmission de l’oligarchie mondialiste, vont être de plus en plus visibles et sa fin va désormais apparaître comme inéluctable pour de plus en plus de monde. Espérons que les Français prendront conscience des enjeux pour trouver une issue politique à cette situation et en sortir par le haut, et non par le chaos.